dimanche 23 août 2009

Il n’y a pas de petite librairie, il n’y a que de bons libraires

Il n’y a pas de petite librairie, il n’y a que de bons libraires


Il y avait encore, près de la cathédrale de Clermont-Ferrand, une petite librairie, ou plutôt un libraire, prévenant et très attentif, installé là depuis toujours. Parce que c’était le meilleur emplacement dans la ville, les flèches noires de la cathédrale se voyant de très loin.
J’ai toujours pensé dans les années 1990 que Clermont-Ferrand tournait autour de cette librairie, qu'elle en était la clé ; que Jean Rome avait un excellent pouvoir d’expertise et qu’il était la mémoire de cette ville méconnue, comme disaient ses habitants.
Au printemps 1989, je suis venu déposer une dizaine d’exemplaires du journal du “Pays de Lapalisse” à la librairie. J’étais responsable de l’animation économique de 3 cantons ruraux (Jaligny, Lapalisse, le Donjon dans l’Allier) et j’avais suggéré la création d’un vrai journal trimestriel d’identité locale avec des portraits d’entreprises, permettant de garder un lien avec les Auvergnats et Bourbonnais de Paris ou de Lyon. Ma visite à la librairie Rome n’était pas désintéressée, je savais que le libraire avait la clientèle des curieux, des chercheurs, des enseignants. Il diffusait volontiers les revues régionales, les bulletins des sociétés savantes. J’espérais ainsi toucher un lectorat sélectionné, j’imaginais un magistrat ou un haut fonctionnaire fraîchement nommé en Auvergne, quelques ingénieurs Michelin de retour d’Asie ou d’Amérique du Sud (hévéa oblige) venir fureter devant cette vitrine savante, rebelle et toujours renouvelée où les livres de Michel Foucault côtoyaient ceux de l'historien Pierre-Roger Gaussin, où Federico Fellini faisait bon voisinage avec Blaise Pascal.
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Claude TAIN , Nantes, août 2009 extrait de " Dans la librairie" Maguy Pothier et les amis de Jean ROME.

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